Premier programme de recherche Organisation territoriale : activités et services publics ».

Dans le cadre de cet axe, un premier programme de recherche est initié, dans le cadre de la fédération, par deux EA, le Crief et Ruralités sur le thème des mutations fonctionnelles des villes petites et moyennes (réponse à l’appel d’offre de la MSHS de l’Université de Poitiers, 2010).

Intitulé du projet : Villes petites et moyennes : mutations fonctionnelles, politiques publiques et cohésion sociale

Coordinateurs : Samuel ARLAUD (géographe, MCF) et Pascal CHAUCHEFOIN (économiste, MCF) Chercheurs et enseignants-chercheurs impliqués : Olivier Bouba-Olga (MCF, laboratoire CRIEF, Université de Poitiers), Laurent Cailly (MCF, UMR CITERES, Université de Tours), Christophe Demazière (PU, UMR CITERES, Université de Tours), Michel Desse (PU, Laboratoire RURALITES, Université de Poitiers), Marie Ferru (MCF, Laboratoire CRIEF, Université de Poitiers), Yves Jean (PU, Laboratoire RURALITES, Université de Poitiers), Jacques Mathé (PAST, laboratoire CRIEF, Université de Poitiers), Patrice Melé (PU, UMR CITERES, Université de Tours), Michel Périgord (PU, laboratoire RURALITES, Université de Poitiers), Dominique Royoux (PAST, laboratoire RURALITES, Université de Poitiers).

Mots-clés : dynamiques socio-spatiales, développement territorial, fonctions urbaines, concurrence interterritoriale, politiques publiques. Durée du projet : 4 ans Période : 2010-2013

Problématique : Identifiés comme les deux caractéristiques majeures des dynamiques spatiales à l’œuvre depuis une vingtaine d’années, la métropolisation et le renouveau des espaces ruraux ont focalisé, ces dernières années, l’attention des chercheurs comme des décideurs publics. A contrario, la situation des villes petites et moyennes n’a pas suscité beaucoup d’intérêt. Ces villes présentent pourtant des singularités qui méritent d’être étudiées précisément. On ne saurait d’abord résumer leur rôle dans l’armature urbaine à la simple animation d’un bassin de vie comme le suggère classiquement le modèle christallerien des places centrales. Leur position relative au sein de l’armature urbaine se trouve redéfinie par le renforcement des grandes agglomérations, en particulier des métropoles régionales, et par le dynamisme de certains bourgs ruraux. Elles subissent également les effets de la crise industrielle et de la réorganisation spatiale des services publics de la justice, de la santé et de l’armée, ce qui engendre mécaniquement un renforcement de leur spécialisation notamment dans l’économie résidentielle. Cette situation peu constituer une chance à saisir pour valoriser un nouveau modèle urbain alternatif à celui des métropoles en particulier sur le plan écologique, mais elle est également porteuse de tensions et de fragilités. On observe, par exemple, que les initiatives locales visant à réduire leur vulnérabilité passent par des politiques d’attractivité qui ont souvent pour effet d’instaurer une concurrence dangereuse entre les villes. Les villes petites et moyennes connaissent également des transformations internes qu’il conviendrait d’étudier en détail comme, par exemple, le fonctionnent des réseaux sociaux et des mécanismes sous jacents de ségrégation, l’articulation entre économie productive et économie résidentielle, ou encore, les effets des politiques publiques sur l’économie locale.

Objectif(s) : L’objectif du projet et d’analyser de manière approfondie la dynamique qui anime ce type de territoire, d’identifier les ressorts de leur développement, de mieux situer leur positionnement dans la hiérarchie urbaine. Il s’agit, en particulier, de mettre en évidence les singularités des villes petites et moyennes dans les dynamiques spatiales contemporaines et de montrer qu’elles sont porteuses d’enjeux importants en termes de politiques publiques locales et nationales. Eléments de méthodologie : Méthodologiquement, il s’agira de s’appuyer sur des travaux de terrain permettant une analyse comparative de différentes villes petites et moyennes, prioritairement des régions Centre, Poitou-Charentes et Limousin. Des études menées sur d’autres régions seront également mobilisées. Les laboratoires impliqués dans le projet ont déjà mené des travaux dans le domaine. Parmi les études en cours dont le présent projet formera le prolongement, citons par exemple le Programme P12 du XIIIième CPER Poitou-Charentes alimenté par les recherches conjointes du CRIEF et d’ICOTEM (futur RURALITES) sur les territoires de Cognac, Rochefort, Saint-Jean-d’Angely, Chauvigny et Montmorillon. D’autres études lancées à l’initiative des collectivités locales et des services déconcentrés de l’Etat portent actuellement sur la dynamique économique de petites villes des Deux-Sèvres et de la Charente. L’enjeu du présent programme sera dans un premier temps de croiser les regards portés sur les différents territoires, de définir ensuite une organisation collective autour des axes thématiques présentés dans la problématique (cf supra), puis de réinterroger les recherches menées à l’aune de ce travail collectif. A cet égard, le colloque international organisé en décembre 2010 par l’UMR CITERES ayant pour thème « Villes petites et moyennes, un regard renouvelé » constituera une étape essentielle pour dresser l’état de la recherche et définir les thèmes à partir desquels pourront s’articuler les approches disciplinaires. Les approches des aménageurs, économistes, géographes et sociologues doivent permettre de s’extraire des regards disciplinaires portés sur ce type d’espace, pour proposer une analyse intégrée des thématiques présentées précédemment. A partir de là, un calendrier de travail sera établi pour la période 2011-2013, ponctué par des séminaires biannuels de présentation des travaux en cours et de coordination. Un colloque final de restitution sera organisé fin 2013. Résultats attendus et perspectives : Sur la période récente, les politiques publiques prônent largement le soutien aux agglomérations de grande taille, que ce soit au travers des politiques de pôles de compétitivité ou celles qui visent à renforcer les universités de grande taille, dont le rôle dans le processus d’innovation est essentiel. Pourtant, des travaux d’économistes, de géographes ou de sociologues montrent que certaines villes petites et moyennes tirent très bien leur épingle du jeu et sont des lieux d’innovation politique, sociale et économique. Dans un contexte ou la métropole s’affirme comme la catégorie spatiale dominante et comme objet de la plupart des politiques publiques, le rôle des petites et moyennes villes mérite d’être repensé afin de ne pas délaisser une partie importante du territoire et de ses habitants.

Partenariats locaux, nationaux et internationaux : Partenariats scientifiques : laboratoire CRIEF-TEIR EA 2249, Université de Poitiers ; laboratoire RURALITE (ex ICOTEM), EA 2252, Université de Poitiers ; laboratoire PLURALITES, Université de Poitiers ; UMR-CNRS 6173 CITERES, Université de Tours. Partenariats économiques, culturels et sociaux : INSEE, Villes au Carré Centre et Poitou-Charentes (Centre de ressources interrégional des acteurs de la politique de la ville et du développement territorial), DREAL des régions Centre, Poitou-Charentes et Limousin, Directions Départementales du Travail et de l’Emploi, Maisons de l’emploi des Deux-Sèvres, Espace Mendès France de Poitiers (Centre de Culture Scientifique, Technique et Industriel) pour organiser la médiation scientifique avec les acteurs locaux.

Ce premier axe est conforté par la participation de géographes à un second programme PSDR Grand Ouest, CLAP (Compétitivité, Localisation, Action Publique : enjeux et perspectives pour les activités agricoles et agro-alimentaires dans le Grand Ouest de la France). Le projet repose sur deux éléments fondamentaux :
- ce thème porte sur l’impact des facteurs territoriaux sur la compétitivité et la durabilité des systèmes et des filières agricoles et agroalimentaires ;
- l’analyse des déterminants de localisation des activités agricoles et agroalimentaires entre le Grand Ouest et les régions concurrentes, notamment au niveau français et européen. Ces déterminants sont aussi analysés au niveau infra-régional afin d’apprécier finement les dynamiques spatiales à l’œuvre dans ces secteurs ;
- la prise en compte du rôle du contexte local, des formes d’organisation et des caractéristiques du territoire, sur la performance des exploitations agricoles et des firmes agro-industrielles régionales. Ces éléments pourront éclairer les choix politiques, en termes d’impact potentiel des négociations internationales, mais aussi en termes de politiques de développement économique à mener au niveau régional et/ou interrégional. Ces enjeux concernent les acteurs économiques des secteurs agricoles et agroalimentaires localisés dans le Grand Ouest.

Dans ce contexte, le projet est organisé en 3 axes, avec l’apport des géographes en amont. Ce positionnement est relatif au fait que l’analyse de l’organisation spatiale des activités agricoles et agro-alimentaires dans le Grand Ouest est un préalable nécessaire au déroulement de notre projet. Les données géographiques mobilisées pour établir la typologie des lieux sont ensuite mobilisées par les économistes dans les axes 1 et 2 du projet. Pour construire l’axe 3, il nous faut analyser nos résultats en termes d’enjeux pour la décision publique.

Afin d’analyser de manière explicite dans quelle mesure l’action publique peut contribuer à l’amélioration de la compétitivité des territoires, il convient, en amont de caractériser les territoires, notamment en fonction des ressources disponibles, des caractéristiques institutionnelles et des formes d’organisation recensées et ce, à différentes échelles géographiques pour les régions du Grand Ouest. En effet, le travail de caractérisation des territoires est mobilisé pour analyser les déterminants de la localisation des activités et les dynamiques spatiales influençant la performance des entreprises.

Ce premier projet illustre bien l’intérêt scientifique de créer cette fédération dont les travaux s’inscrivent dans un des axes de la MSHS.

D’autres axes sont dès à présent envisagés, en fonction des travaux conduits par différents membres de la fédération, en complément des travaux des EA.

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